Trop souvent oubliée des politiques et des débats, la chaleur représente pourtant près de la moitié de l’énergie consommée en France et dépend très majoritairement des énergies fossiles. Alors que la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est en cours d’élaboration, plusieurs acteurs importants de la filière*, dont Amorce, le Syndicat des énergies renouvelables (Ser) et l’Association technique énergie environnement (ATEE) ont souhaité faire entendre leur voix. « La PPE qui sera présentée en juin prochain constitue celle de la dernière chance!», alertent-ils. Une proposition de « Plan Marshall » a donc été remise au Gouvernement afin de davantage développer la chaleur renouvelable et de récupération. Celle-ci ne couvre actuellement que 23 % de la consommation de chaleur française. Le plan vise ainsi à porter cette part à 54% dès 2030. « Ces

300 TWh de chaleur renouvelable et de récupération éviteront l’émission de 62 millions de tonnes de COr tous les ans, génèreront des économies pour les finances publiques et la balance commerciale du pays en effaçant plus de 15 milliards d’euros d’importations d’énergies fossiles », précisent les signataires. Pour y parvenir, de nombreuses mesures sont à mettre en œuvre, à commencer par le Fonds Chaleur. Son enveloppe financière pour 2023 devrait être dès à présent portée à 750 millions d’euros et croître progressivement jusqu’à 3 milliards d’euros en 2030, afin de se doter d’un fonds « à la hauteur des ambitions ». La mobilisation des ressources variées sur le territoire (chaleur fatale, déchets, solaire thermique, géothermie, méthanisation) sera également indispensable.

Viennent en parallèle les actions à entreprendre pour accélérer la réalisation des projets définir de nouvelles stratégies locales, généraliser la réalisation d’études de faisabilité de création de réseaux de chaleur, faciliter l’installation de boucles d’eau chaude secondaires dans les bâtiments ou encore faire émerger une ingénierie territoriale de la chaleur renouvelable.

* À ceux-ci s’ajoutent la Fédération des services énergie environnement (Fedene). l’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG), Comité interprofessionnel du bois énergie (Cibe), Enerplan et Via Séva

 

Source : Energie Plus numéro 704

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

un × cinq =